Le Havre – France

Le Havre - France

Le Havre : laboratoire architectural classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO.

Début août 2018, Madame et moi avons eu envie d’improviser un petit week-end en Normandie. Le dilemme résidait dans le choix de la destination : Rouen, Caen, Deauville, Honfleur, Étretat ?… Sans préférence ni idée précise et le week-end approchant, nous avons commencé par chercher un hôtel avec une position centrale qui nous permettrait de rayonner dans la région pendant ces 2 jours. C’est alors que Madame s’écrit : « J’ai trouvé un hôtel pas mal au Havre ! » Basiquement, je lui répond : « Le Havre ? T’es sûre ? Il parait que c’est très moche ! » J’avoue ! Cette remarque était uniquement basée sur quelques échos vraisemblablement injustifiés. Le Havre étant effectivement au centre de la Normandie, on a dit « banco ! ». Et puis, fidèle à mon propre adage il y a toujours quelque chose de beau à voir. Il faut juste parfois ouvrir un peu plus les yeux, je me suis renseigné sur que faire et que voir derrière la zone industrielle de pétrochimie. Et là, SURPRIIISE ! La liste était longue…

La visite du Havre doit se faire sans préjugé. Ici, pas d’architecture gothique, ni romane, encore moins Renaissance. La ville a été rasée pendant seconde guerre mondiale et reconstruite ensuite en urgence par l’architecte Auguste Perret, également retenu pour reconstruire la ville d’Amiens. Après les blocs hyper-modernes (pour l’époque), rectilignes et fonctionnels en béton armé de Perret, Le Havre est resté un laboratoire architectural ou presque tout est osé. Si le premier contact avec la ville est assez déroutant, il faut reconnaitre qu’on se sent vite à l’aise au Havre. Il règne un certain bien-être au pied de ces blocs de béton rosé. Une population assez jeune y fréquentent les bars, restaurants et boutiques.

Depuis l’imposant Hôtel de Ville, en descendant la rue de Paris, on trouve Le Volcan, étonnante place culturelle accueillant la bibliothèque municipale. En descendant encore les arcades de béton, arrêtez-vous à la cathédrale Notre-Dame du Havre, rare miraculée des bombardements, mêlant elle aussi différents styles architecturaux. Descendez ensuite jusqu’à la Catène de Contenaires où vous apercevrez de chics paquebots. Remontez vers le port de plaisance : le nombre de mats a de quoi donner le vertige et encore une fois on y ressent une certaine quiétude. En regagnant le centre ville, vous ne pourrez pas rater la singulière église Saint-Joseph, véritable phare au coeur de la ville, chef-oeuvre de béton armé et de verre coloré, elle aussi bâtie par Auguste Perret.

Le deuxième Effet Kiss Kool, c’est que j’ai visité le Havre le premier samedi du mois, où tous les musées sont gratuits !! Ça m’a permis de faire un saut sans hésitation dans quelques-uns des nombreux musées. Une visite incontournable est l’appartement témoin Perret. La visite guidée ravira les passionnés d’architecture, d’histoire ou simplement les insatiables curieux. Elle permet de bien comprendre le génie des constructions Perret face aux besoins de l’époque et donc de mieux appréhender l’architecture de la ville. Le deuxième Must du Havre est le Musée d’art moderne André Malraux intimement appelé MuMa. Le MuMa présente l’une des plus importantes collections impressionnistes de France. J’ai fait aussi un saut au musée d’histoire naturelle, logé dans l’ancien tribunal du XVIIIe siècle, un peu flippant avec tous ses animaux empaillés, mais assez ludique pour les enfants avec ses nombreux ateliers.

Pour ces deux nuits au Havre, nous avons logé à l’Hôtel Ibis Style, impeccablement situé dans la rue de Paris, l’une des artères principales de la ville, mais sans l’agitation du quartier du Volcan. Cet hôtel a gardé l’esprit Perret avec une déco et un mobilier rétro années 1950. Pas de panique pour les accros cependant : il y a bien le wifi et la télé écran plat ! 🙂

Vous l’aurez compris, il y a beaucoup à découvrir au Havre. Je n’ai pas regretté en faire la destination principale de ce week-end improvisé. J’ai profité aussi de ce week-end pour flâner à Honfleur le temps d’une soirée et partir ensuite gravir les célébrissimes falaises d’Étretat.

Explorez la galerie-photos et dîtes moi si vous êtes prêts à visiter le Havre et ses multiples facettes !

Ne partez pas sans votre guide !

Quelques info en vrac :

Rasé à 85 % pendant la seconde guerre mondiale, Le Havre a été reconstruit sur une vingtaine d’années par Auguste Perret, défenseur et promoteur du béton. L’architecture en béton armé n’est pas forcément facile à décrypter au premier regard. Il fait pourtant bon vivre dans cette ville dynamique. En 2005, l’UNESCO inscrit le centre ville du Havre au Patrimoine Mondial de l’Humanité reconnaissant ainsi la prouesse d’urbaniste, devenue le témoignage d’une époque.

Un appartement témoin permet de découvrir les aménagements proposés par l’Atelier Perret pour reloger les habitants : double orientation, ensoleillement optimal, cuisine et salle de bains intégrées (incroyablement moderne à l’époque !), vide-ordures, chauffage collectif à air pulsé… Le mobilier choisi fait référence aux aménagements des appartements-types présentés pendant la reconstruction (entre 1945 et 1955) et destinés aux sinistrés havrais. L’origine des « Trente Glorieuses » est ici relatée à travers les objets du quotidien : réfrigérateur, gazinière, auto-cuiseur, aspirateur, lave-linge mais aussi tourne-disque, machine à écrire, vêtements, journaux et revues plongent le visiteur dans une époque ayant nourri le style de vie que nous connaissons aujourd’hui.

Le nombre d’or du Havre est 6,24 ! C’est la longueur en mètre de la portée optimale d’une poutre en béton armée à l’époque d’Auguste Perret.

Le Volcan, oeuvre de l’architecte Oscar Niemeyer, est une autre curiosité architecturale du centre ville du Havre. Le Grand Volcan accueille la scène nationale dans 4000 m². Dans le Petit Volcan, on trouve une immense médiathèque et une cafétéria.

Tel un phare au cœur de la ville, l’église Saint-Joseph se singularise par une tour-lanterne octogonale, d’une hauteur de 107 mètres, faisant corps avec la base carrée de l’édifice, réunissant nef et chœur. Commencés en 1951, les travaux sont achevés en 1957 après la mort d’Auguste Perret par des architectes de son atelier. À l’intérieur de l’église, le béton est éclairé par 12768 verres colorés. Symbole de la Reconstruction, l’église Saint-Joseph s’impose comme l’un des chefs-d’œuvres architecturaux du XXe siècle.

Située au coeur de la ville dévastée lors de la seconde guerre mondiale, la Cathédrale Notre-Dame a curieusement échappé en partie à la destruction ! Un miracle ? Datant de la fin du XVIe siècle, cet édifice aux styles multiples est l’un des rares bâtiments « anciens » témoins du passé toujours debout au Havre.

Le Havre a vu naître ou grandir des artistes tels Monet, Dubuffet, Friesz, Dufy et Braque. Rien d’étonnant alors que le Musée d’art moderne André Malraux – aussi appelé MuMa – possède l’une des plus importantes collections impressionnistes de France.

Si vous avez encore un peu de temps, montez jusque Sainte-Adresse, le Nice havrais, ou le rocher de Monaco local. Lors de la Première Guerre Mondiale, le gouvernement belge s’exile à Sainte-Adresse avec 15000 citoyens.. Il disposait même d’un bureau de Poste qui utilisait des timbres belges ! Aujourd’hui encore, le drapeau belge flotte à côté du drapeau français, derrière la statue d’Albert Ier et sur le blason de la ville.

Liens utiles :

Booking.com
Blason du Havre
Blason du Havre

Le Havre en photos.

Laissez-moi un petit mot, un commentaire, vos questions...